Contraintes postural et articulaires au travail

Cette information est publiée dans la langue originale. Elle a été diffusée par l’Observatoire européen des conditions de travail (EWCO) comme service à ses utilisateurs. EWCO est un projet de la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail. Néanmoins, cette information n’a été ni éditée ni approuvée par la Fondation, ce qui veut dire que celle-ci n’est pas responsable de son contenu ou de son exactitude. Ce texte relève du Centre national EWCO qui a fourni l’information.Les contraintes posturales ou articulaires contribuent à la pénibilité du travail, entraînant des phénomènes d'usure, de vieillissement prématuré et de maladies. Elles favorisent notamment les atteintes rhumatologiques des membres, plus fréquentes chez les salariés de plus de 55 ans. Leurs conséquences sur l'état de santé dépendent, entre autres, de la durée pendant laquelle les salariés y sont exposés.

Selon l'enquête SUMER 2003, 32 % des salariés sont exposés à des situations fatigantes : fréquents déplacements à pied, position debout prolongée, gestes répétitifs à cadence élevée. 21 % des salariés sont confrontés à des postures pénibles : à genoux, les bras en l'air ou dans une position en torsion. Enfin, 10 % des salariés sont exposés à des contraintes cervicales. Au total, près d'un salarié sur deux subit au moins une contrainte posturale ou articulaire qui peut être jugée lourde.

48 % des salariés sont concernés au cours de leur travail par au moins une contrainte posturale ou articulaire « lourde », soit 8,4 millions de personnes. Plus des deux tiers des ouvriers subissent une contrainte lourde, contre un peu plus d'un cadre sur cinq.

Les postures pénibles concernent en premier lieu les ouvriers de type artisanal, mais également les femmes employées dans le commerce ou les services aux particuliers. Les postures fatigantes touchent plutôt les ouvriers de type industriel. Les ouvrières de l'industrie sont particulièrement concernées par les gestes répétitifs , les femmes employées et cadres par les contraintes cervicales .

Trois grandes familles de contraintes

Les contraintes posturales lourdes se répartissent en trois grandes familles :

• les « situations fatigantes », qui regroupent, pour plus de 20 heures par semaine, la station debout, les piétinements et les déplacements à pied, ainsi que les gestes répétitifs à cadence élevée ;

• les « postures pénibles » : rester à genoux, les bras en l'air, accroupi ou en torsion plus de deux heures par semaine ;

• les « contraintes cervicales » : maintenir une position fixe de la tête et du cou plus de 20 heures par semaine.

Près d'un salarié sur trois est exposé à des « situations fatigantes »

Les jeunes de moins de 25 ans sont presque deux fois plus souvent concernés que leurs aînés. Les salariés de production sont particulièrement touchés, ainsi que ceux effectuant des tâches d'installation ou de réparation, ou encore de nettoyage, gardiennage et travail ménager.

L'exposition aux gestes répétitifs se cumule souvent avec les autres facteurs de risque de troubles musculo-squelettiques, notamment le manque d'autonomie dans le travail, ou de soutien social.

Les gestes répétitifs concernent surtout les ouvrières : près de la moitié des ouvrières non qualifiées y sont exposées, et plus encore dans certains secteurs comme l'habillement.

Un salarié sur cinq est exposé à des « postures pénibles

» 21 % des salariés sont exposés à des « postures pénibles » : ils travaillent plus de deux heures par semaine à genoux, les bras en l'air ou dans une posture accroupie ou en torsion. Les moins de 25 ans sont plus touchés que leurs aînés, et les hommes plus fréquemment que les femmes. On retrouve ces « postures pénibles » surtout dans les secteurs de la construction et de l'agriculture; elles concernent en premier lieu les hommes ouvriers non qualifiés dans l'artisanat, et les femmes employées de service.

Un salarié sur dix est exposé à des « contraintes cervicales »

» 10 % des salariés sont exposés à une « position fixe de la tête et du cou » plus de 20 heures par semaine, mais un quart des salariés sont exposés aux contraintes cervicales dans les activités financières et dans le secteur de l'habillement.

Ces contraintes découlent principalement du travail sur écran, en général sur un ordinateur : 75 % des personnes ayant une position fixe de la tête et du cou travaillent sur écran.

Les femmes sont plus touchées que les hommes : 13 %, contre 8 %.

Mais les contraintes cervicales peuvent également être associées à des travaux de précision, ou à la conduite de véhicules. Souvent elles vont aussi de pair avec le travail répétitif.

Des facteurs de risque cumulatifs

Les contraintes posturales et articulaires se cumulent souvent avec des postures pénibles et des situations fatigantes. Elles sont fréquemment associées à d'autres nuisances comme les produits chimiques, les contraintes thermiques, ou encore les contraintes organisationnelles (travail posté).