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CGT, un congrès de confirmation

France
/Fin avril 2006, la Confédération générale du travail (CGT) a tenu son 48ème congrès confédéral à Lille. Après avoir débattu du bilan d’activité, le congrès a confirmé les orientations syndicales des dix dernières années. Il a réaffirmé notamment son attachement à l’unité syndicale et a approuvé et un nouveau système de répartition des cotisations syndicales./
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Fin avril 2006, la Confédération générale du travail (CGT) a tenu son 48ème congrès confédéral à Lille. Après avoir débattu du bilan d’activité, le congrès a confirmé les orientations syndicales des dix dernières années. Il a réaffirmé notamment son attachement à l’unité syndicale et a approuvé et un nouveau système de répartition des cotisations syndicales.

La Confédération générale du travail, CGT a tenu son congrès confédéral du 21 au 27 avril à Lille, quelques semaines après le mouvement social contre le contrat première embauche (CPE) (FR0605059I). L’empreinte de ce mouvement était perceptible après trois années d’une accumulation de revers sociaux préoccupants, selon certains observateurs, notamment pour la CGT.

La stratégie de la CGT n’était pas au cœur des enjeux du congrès. De nombreuses interrogations sur l’évolution de leur centrale ont été posées par les quelques mille délégués. La direction de la centrale syndicale, sortie renforcée de ces assises, a mis l’accent sur :

  • les nécessités de réorganisation interne,
  • et les conditions d’une meilleure efficacité de l’action syndicale.

Le bilan d’activité

Le débat sur l’activité s’est ouvert par une longue intervention de Bernard Thibault, Secrétaire général, qui est revenu sur les principaux moments de la vie confédérale depuis le dernier congrès (FR0305102N). Peu d’intervenants ont contesté le bilan.

Trois axes de l’action passée ont été abordés :

  • une insistance sur les efforts à réaliser pour accentuer la syndicalisation afin d’assurer le développement de la CGT dans les entreprises où la confédération n’est pas ou moins implanté que dans le secteur public ou les grandes entreprises du privé ;
  • le syndicalisme rassemblé qui traduit l’aspiration des salariés à l’unité entre les syndicats ;
  • la dimension européenne sous le double aspect de l’évaluation de l’engagement dans la CES/ETUC et, surtout, le retour sur l’épisode du traité constitutionnel européen (FR0505103N). En 2005, celui-ci avait suscité une controverse interne entre la direction confédérale de la CGT, portée à une certaine neutralité, et une grande partie des responsables fédéraux et locaux (unions départementales), qui ont très majoritairement imposé une position hostile au traité.

Le vote sur le bilan d’activité (82 % pour, 18 % contre) a donné un quitus assez large à la direction sortante, autorisant Bernard Thibault à poursuivre sur la voie d’une évolution de la CGT, au final largement acceptée.

Le débat sur les orientations syndicales

Le débat sur l’avenir a été organisé autour de 25 propositions et décisions à adopter par le congrès. Il a survolé les questions de fond et une aile radicale a tenté de durcir le texte vers des références à la lutte des classes, à la réaffirmation des traits identitaires et historiques de la CGT. Ce courant a manifesté une défiance vis-à-vis de la CES/ETUC et de la constitution d’une nouvelle internationale syndicale. Le vote a cependant montré le caractère minoritaire de ces positions (autour de 20 % dans la plupart des cas).

Quelques évolutions significatives ont été validées dans le texte d’orientation :

  • La négociation collective a été clairement reconnue comme partie intégrante de la démarche syndicale alors qu’elle n’était jusque là comprise que comme une conséquence de l’action.
  • Si le terme “compromis” a été contesté, son contenu a été admis. Ceci correspond assez largement aux pratiques des syndicats et des fédérations de la CGT.
  • Le congrès a par ailleurs réaffirmé, bien que sur un mode mineur, son attachement à l’unité syndicale.

Le texte général d’orientation a lui aussi été largement ratifié par les délégués : 80,4 % pour et 19,6 % contre.

Le débat le plus difficile a porté sur la réforme du système des cotisations qui a fait l’objet de discussions et d’un vote séparés. Depuis dix ans et trois congrès, la direction confédérale essaie de faire adopter un nouveau système de collecte (centralisé) des cotisations et un système général de répartition du produit de celles-ci à toutes les structures professionnelles et territoriales de la CGT, le syndicat français le plus ancien. Ce système heurte les habitudes d’une organisation syndicale attachée à une forme de fédéralisme décentralisé. Comme lors du congrès précédent, le débat a été très animé. Il s’est néanmoins conclu par l’adoption, à une majorité significative (63,2 % des congressistes), du nouveau système. Les résistances restent vives, mais son adoption conforte la direction confédérale qui en faisait un enjeu majeur du congrès de Lille.

Ce 48ème congrès de confirmation n’a peut-être pas répondu à toutes les interrogations des délégués, mais il a légitimité la direction et mandaté son secrétaire général Bernard Thibault pour poursuivre l’évolution et la modernisation de la CGT.

Jean-Marie Pernot, IRES

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